lundi 28 décembre 2009

Le Routeburn Track - Jour 1

Alors voici le recit de l'aventure que vous attendez tous :)
Deja un peu de contexte et quelques definitions...
Au niveau du tourisme, la Nouvelle-Zelande mise enormement en fait sur ses paysages et son cote sauvage. Elle ne peut pas vraiment miser sur son patrimoine culturel et architectural en meme temps, etant le pays le plus "jeune" du monde. L'ile du sud est la plus reputee des 2 pour sa beaute et sauvagitude de ses paysages, n'ayant que 1 million d'habitants pour une telle surface.
Du coup, toute cette beaute, ils la protegent, et la promeuvent tout en meme temps. Vous remarquerez surement a l'aeroport que vous n'aurez le droit de ramener rien d'origine biologique, et que vos chaussures de rando seront passees au desinfectant. Le departement qui s'occupe de ca est le DOC (Department of conservation). Ils sont charges comme leur nom l'indique de preserver le pays, sa faune et sa flore.
Le gouvernement a defini 8 (ou 9) "Great walks". Des splendides marches de 2/3 jours voire plus dans differents endroits sublimes de la Nouvelle-Zelande. La majorite se trouvant dans l'ile du Sud. Ces marches sont en quelques sortes la vitrine de la Nouvelle-Zelande, et l'occasion de voir les plus beaux paysages que tu n'aurais pas forcement trouve tout seul. De petits refuges appeles "Huts" tenus par le DOC sont repartis tout au long du chemin pour heberger les randonneurs. La reservation est essentielle car le DOC n'autorise qu'un certain nombre de depart quotidien pour preserver le chemin.
Voici quelques exemples de Great Walks :
- Le Milford Track, se vantant d'etre la plus belle rando du monde. Environ 50km sur 4 jours. Tu pars du bout du Lac Te Anau pour finir dans les Fjords de Milford Sound...
- L'Abel Tasman National Park Track. Une des plus populaires, avec ces plages de sable dore, c'est vers Nelson. Des parties sont faisables en kayak de mer car tu suis la cote.
- Le Heaphy Track. Moitie foret vierge, et dernier jour sur une plage qui te fait te croire dans les iles Fiji. au nord ouest de l'ile du Sud
- Le Rakiura Track sur Stewart Island (au Sud de l'ile du Sud). Que je veux absolument faire. L'une des seules marches ou tu peux esperer voir des kiwis en liberte. Et les paysages sont juste sublimes...
- Et le Routeburn Track bien sur... Legerement moins connu que le Milford Track, mais pour beaucoup encore plus beau. Plus alpin. Et plus difficile. C'est donc celui que l'on a fait.
Le Routeburn Track fait a peu pres 35km, il se fait en general en 3 jours / 2 nuits. Il y a 4 huttes, dans l'ordre:
- La Routeburn Flat Hut
- La Routeburn Falls Hut
- La Lac McKenzie Hut
- La Lac Howden Hut
La premiere et la derniere huttes sont assez proches du depart ou de la fin du Track. Donc la majeure partie des gens reservent la 2eme et la 3eme pour limiter le gros morceau du 2eme jour (La Flat est au pied de la grosse montee, la Falls est au milieu). Et bien evidemment, la Routeburn Falls etait completement blindee.. Donc on a du booker la Flat a la place. Ce qui devait nous faire un bon gros 2eme jour de marche... On a quand meme reussi a choper 2 places dans la McKenzie sinon on ne l'aurait pas fait...
Le matin du 25, nous devons prendre une petite fourgonnette qui nous amenera au debut du Track, le Routeburn Shelter. Le jour de Noel, pas trop de transporteur, donc on est obligees de prendre celui de 9h (qui arrive vers 10h30), le seul qui travaille. Et comme on a normalement que 2h de marche pour la Routeburn Flat, on a un peu peur de s'ennuyer...
Avec Celine, on a passe un petit moment a preparer nos sacs, comme on savait qu'on allait devoir le porter pendant 3 jours, on a fait que dans l'essentiel... Adieu les 36000 changes, le maquillage, la creme de jour et de nuit ou la nourriture superflue. On ne prend que le strict minimum.
On est pas toutes seules a partir, il y a quelques autres couples. dont un couple qui se fait la gueule, peut etre car a premiere vue, madame a un mini sacounet, alors que monsieur est charge comme un mulet... Le monsieur du shuttle prend nos sacs et ca commence bien car il nous complimente d'un "ca c'est le poids que des sacs de rando devraient faire". On est peut etre les moins experimentees de la navette, mais apparemment on a les meilleurs sacs, dixit un local, on en est pas peu fieres...
Le monsieur nous conduit tout au bout du Lac Wakatipu et c'est parti. La premiere journee est facile normalement. On est dans la foret et on longe le torrent du Routeburn, c'est plutot bien chouette. Il fait pas un temps tip top, plutot humide, couvert et frais, pas top pour les photos, mais c'est pas plus mal pour marcher...
On passe des petits ponts, et a premiere vue ce n'est pas moche tout ca. Mais ca ressemble pas mal aux Vosges en fait, avec un gros torrent en prime.
On arrive dans la fourchette moyenne des temps a notre 1ere hutte, la Routeburn Flats (on a fait pas mal de pauses photos...).
C'est une petite hutte tres sommaire et sans pretention et fioritures qui donne sur la vallee verdoyante traversee par le Routeburn. Entouree de montagnes et de cascades qui se deversent dans le Routeburn... Avec Celine, on se sent quand meme un peu frustree d'etre ainsi coupees dans notre elan et de ne pas pouvoir prolonger jusqu'au Routeburn Falls. On apprehende un peu le lendemain, car c'est la plus grosse journee, on se fait toute la montee au Harris Saddle dans la meme journee, ils prevoient plus de 7h de marche, et on a aucune idee de notre capacite a porter les sacs en montee.
Du Routeburn Flats, on peut normalement faire une petite boucle, mais pour ca on doit traverser le Routeburn bien gonfle sans pont, et marcher dans des herbes marecageuses pendant un moment. A l'epoque on etait encore un peu chochottes et pas trop envie de se trainer les affaires mouillees pendant 3 jours... On savait pas ce qui nous attendait le lendemain....
Pleine d'espoir, du coup on se met a la recherche du gardien de la hutte pour voir s'il n'y aurait pas eu d'annulation pour la hutte d'apres. Mais il est juste introuvable, les autres marcheurs nous disent qu'ils l'ont vu partir... Zut :(
On commence quand meme a cailler a la hutte donc Celine plein d'enthousiasme propose qu'on pose les sacs et partent en exploration pour savoir ce qui nous attend le 2eme jour. Donc c'est parti ! 1ere constatation, ca monte mais pas pire que ce a quoi on s'attendait... Et le temps commence a se degager, Celine a pris la petite brochure du Routeburn, et on decide de partir a la recherche de la super vue de la photo. Car on comprend pas trop comment ils peuvent avoir une vue aussi magnifique et degagee de la vallee sachant qu'on est dans les arbres.
Finalement, on arrive a la vue de la photo, il fait beau en plus... Et c'est magnifique, tu vois toute la vallee, les cascades et le Sugar Loaf en face. En fait la photo a ete prise dans un endroit ou le terrain a complement glisse, lors des intemperies terribles de 1994. Finalement c'est pas plus mal, car la vue vaut vraiment le coup !!!
Comme on est pas specialement fatiguees, curieuses, et qu'il fait beau, on continue a grimper, et avant qu'on ait le temps de realiser on se retrouve a la 2eme hutte, les Falls...
1ere constatation, la vue dechire d'ici... L'idee qu'on a c'est de partir a la recherche du staff, a la recherche d'annulation, il est 17h, on aurait le temps de redescendre, aller chercher nos sacs et remonter avant la nuit.
La hutte semble etre en 2 morceaux, et naturellement on se dirige vers le morceau du haut, qui semble bien classe. Et en effet, ca l'est. Il y a des douches (pas aux Flats), et un petit ponts avec des chambres individuelles au lieu de notre dortoir. C'est clair on veut dormir ici. On veut pas la hutte pourrie on veut celle la !!
On se dit qu'on a plus de chances de trouver le staff dans la salle commune, il fait enlever nos chaussures. Ok...
La on entre et on arrive dans un lounge de fou. Canapes en cuir, moquette blanche, grande baie vitrees qui donnent sur la vallee, petit bar, avec Champagne et biere. On croit halluciner, c'est juste sublime, un 5etoiles au milieu de nulle part. Il y a visiblement un mec du staff qui explique quelque chose a un couple, en train de boire du champagne et manger des petits trucs d'aperos. On y croit pas, avec Celine on est toute febriles, pourquoi nous on devrait dormir dans la hutte toute pourrie, on veut la bien aussi !!!
On se jette sur le mec du staff et on lui debite tout vite notre situation et pourquoi il faut qu'il nous heberge. Visiblement on embete le couple et on interrompt, mais rien a faire. On reeexplique. Il nous dit que c'est pas possible, mais on ne lache pas le morceau "on dort sur vos canaps vous remarquerez meme pas qu'on est la !!"
Le mec va chercher son patron. Le mec arrive, et nous reexplique que c'est impossible et qu'on s'est surement trompe d'endroit... Et que notre hutte tenue par le DOC est en fait... le batiment d'en bas !! Et que la on est dans le lodge de "Ultimate Hikes" fait pour les personnes qui payent plusieurs miliers de kiwi dollars pour avoir ce standing et faire le Routeburn avec un guide prive..... La loose..... Mais pas depitee pour autant on tente un "on peut meme pas vous prendre un petit verre de champ ?" Non ? Ok... Le couple nous mitraille du regard, on s'en va.
Et on s'est paye un sacre fou rire dehors ! Comment on a pu croire que ce genre de lodge pouvait etre la hutte !
Notre hutte est celle d'en bas. Beaucoup plus similaire a la Routeburn Flat hut en effet...
Et la vue est chouette... On recherche le staff, et on nous explique qu'on vient de le manquer. Encore !!!
On profite encore un peu de la vue, puis on redescend, pas la peine de monter plus haut et tout voir le 1er jour... On savait juste pas ce qui nous attendait le 2eme jour...
Arrivees en bas, on retrouve les gens du debut, et on leur raconte notre mesaventure. Il y a pas mal d'israeliens et aussi les 2 petits francais qu'on avait croises en montant alors qu'eux descendaient. Les mecs sont super cools, et l'ambiance est vraiment sympa dans la hutte, comme elle est nettement plus petite que la hutte des falls. On finit par voir le staff, un mec tout bien foutu (Hut warden oblige ;) et tres mignon mais pas tres sociable... Cheri t'est reste trop longtemps tout seul dans ta hutte toi :) ? Il nous annonce que le lendemain s'annonce tres pluvieux, plus de 150mm de pluie attendue dans les prochaines 24h. Je demande quand meme si le chemin reste praticable, et pas risque. La il me regarde avec un demi sourire, et me repond, "pas de probleme, tu vas juste etre mouillee". Lui je l'aime pas... rustre...
En tous cas, super soiree relax en compagnie des francais. A 22h30 ils eteignent les lumieres solaires, donc on tarde pas a regagner nos dortoirs.
Le lendemain matin, on est reveillees super tot par le bruit des autres randonneurs qui s'activent. Et en effet il pleut... Et bien...
Je pars pour une toilette sommaire et croise le gardien qui est en train d'ecrire sur son petit tableau les previsions meteos de la journee... Pas cool du tout... que du tout pourri "heavy rain falls"... Je le dispute un peu et lui dit qu'il a oublie d'ecrire "amelioration dans la soiree". Il explose de rire, et me rajoute "amelioration dans la soiree". On papote un peu. En fait il est super sympa. Il etait absent la veille quand on le cherchait car il etait parti feter Noel a la Mc Kenzie Hut, et a fait l'aller retour dans la journee... Pour la petite histoire, la Mc Kenzie hut est celle ou on doit aller aujourd'hui, qui est a genre 7h de marche... Mais il m'explique, qu'il a pris un raccourci et coupe par les glaciers... Du coup, il y etait en 2h45 / 3h... Ok... Qu'il faut juste une "ice axe"... Le mec apparemment fait ce job depuis 4 saisons, il adore et visiblement sa montagne il la connait.... Plutot chouette comme metier en effet quand on y pense...
(a suivre - ou l'horreur du 2eme jour sous la pluie. Mais pas de la bruine... De la vraie pluie...)

De Christchurch a Queenstown... En bus...

Notre bus part le jeudi matin du reveillon, vers 9h00 et on en a theoriquement pour 8 ou 9h.
C'est plutot long, mais c'est vraiment pas cher, et il parait que la route chch-queenstown vaut vraiment le coup.
On a pris la compagnie "Naked Bus", une compagnie de bus low cost qui opere dans toute l'ile du Sud. Pour vous donner une idee, on s'en sort pour 12euros par personne pour aller a queenstown...
On arrive avec nos gros sac au point de RdV, toutes fraiches et heureuses a l'idee d'etre enfin en vacances. Il y a plusieurs bus stationnes, et on en voit un qui porte un ecriteau "Queenstown", mais il doit y avoir erreur sur le chauffeur la...........
Un mec completement a l'ouest s'affaire en soute, et manque de se casser la figure sur une poussette, et se rattrappe tout chancelant aux portes des soutes. Un passager lui tend sa reservation, et on voit le mec commencer a loucher sur un telephone portable a la recherche de cette reference...
Le mec est completement debraille, transpirant, ventripotant, louche a moitie, n'a plus qu'une dent sur 2 et visiblement a des difficultes a maintenir son equilibre. Mais il a malheureusement un uniforme de chauffeur de bus...
Avec Celine on monte hesitantes dans le bus... Merde... Il monte aussi, compte mollement les passagers puis s'assoit au siege du conducteur... Il a du sang plein la main et la figure (voir le passage, le chauffeur se rattrape sur les portes de soute)
On comprend soudainement le prix du trajet, et on ne peut pas s'empecher de se regarder l'une l'autre et s'imaginer que ca va etre notre dernier Noel...
Le bus broute puis part, avec Celine, on vit la conduite... Le chauffeur semble quand meme reussir a passer les vitesses, enfin au moins sur du plat...
Celine avec sa grande experience de bus en Australie me rassure "On va changer de chauffeur, on va forcement changer"...
Le trajet prevoit quelques stops dans quelques petites villes, et un plus long, pour midi, au Lac Tekapo.
Premier arret, on se rend compte qu'il faut pas trainer, quand il dit "Ashburton, 5min d'arret" c'est 5min d'arret... Il lance un mou "Tout le monde est la?" puis il demarre... Encore maintenant je me demande ce qu'il est advenu de la blonde au premier rang...
Enfin, plus tard sur la route, genre a Geraldine, il demande meme plus. Il monte dans le bus et demarre...
Vers 14h, et un trajet plutot laborieux (Le bus a failli s'arreter et reculer en cote car il montait surement en 5eme...) on arrive au Lac Tekapo...

Le Lac Tekapo est juste magnifique... En fait il appartient a ces lacs du centre de l'ile du Sud qui ont une couleur incroyable. Une sorte de couleur turquoise laiteuse qui provient de l'erosion de roches speciales par les glaciers. En fait de minuscules particules presentes dans les roches se retrouvent dans l'eau qui se deverse dans le lac. Ces particules sont tellement legeres qu'elles flottent dans les eaux du lac, ce qui confere cette couleur irreelle. Et apparemment en plus, l'eau est parfaitement pure et potable.
Enfin, je dois vous avouer qu'un lac turquoise laiteux + les montagnes enneigees du Seigneur des anneaux (tourne dans l'ile du Sud) + des fleurs violettes et roses typiques de la region = photogenie absolue....
(Le Lac Tekapo)
Malheureusement, on a qu'une demie heure de pause avant de devoir repartir.... Avec un nouveau chauffeur !!!!! En fait le lac Tekapo etant a mi chemin entre Queenstown et Christchurch, on echange de chauffeur avec ceux qui viennent de Queenstown.
Le nouveau chauffeur est un jeune dynamique, meticuleux (il nous compte avant de repartir et n'en laisse pas la moitie au lac Tekapo...), et en plus il nous commente les paysages (ce que l'autre aurait surement du faire, car logiquement ici, tous les chauffeurs doivent le faire. mais en meme temps c'etait mieux qu'il se concentre uniquement sur la route et le passage de vitesse...).
Avec Celine, on plaint de tout coeur les autres passagers qui passent d'un super chauffeur a un.... moins super chauffeur... Je crois qu'apres leur premiere pause ils vont comprendre qu'il faut pas trop trainer aux pauses... Mais bon, en fait on compatit pas trop longtemps, car on est super heureuse d'avoir un chauffeur qui ne s'arrete plus en montee... :)
Le trajet se prolonge et on passe a cote du Lac Pukaki... Pareil que le Tekapo, meme couleur, en ... Encore plus beau (si si c'est possible) !!!! Car celui ci nous semble encore plus grand, plus desert, et au fond on peut voir le Mt Cook enneige, le plus haut sommet de NZ qui culmine a plus de 3000metres... C'est juste sublime... On est juste un peu deg de ne pas avoir le droit a une pause photo... On vous postera celles du Lac Tekapo, il faudra juste vous imaginer la meme chose avec des sommets encore plus hauts, et plus blancs...
(Le Lac Pukaki avec au fond le plus haut sommet de NZ, le Mt Cook - Finalement on l'a eu au retour :)
On continue encore, on traverse des immenses espaces completement vides et sauvages, ca pourrait ressembler a l'ile de Skye en Ecosse... C'est vraiment incroyable. Au debut on se demandait comment ils avaient pu gommer les anachronismes du paysage pour le tournage du Seigneur des Anneaux, puis on a realise qu'il y en avait juste pas... Pas de ligne electrique, la seule et meme route tout du long, pas d'habitation, pendant des heures. Juste parfois une mini ville centre commercial avec un supermarche "Four Squares" et un cafe et puis plus rien...
Au bout de plusieurs heures on arrive a Wanaka. Un peu plus petit que Queenstown. Mais tout aussi scenique. Un Lac + une petite ville + des montagnes = ca dechire...
(Le Lac Wanaka, je sais c'est encore un lac et des montagnes, rien d'exceptionnel :)
On est trop pressees d'arriver a Queenstown...
1h45 plus tard (c'est pas loin en Kilometres mais en temps ca l'est), on arrive a Queenstown...
Visiblement la grosse ville touristique du coin. Queenstown est construite a cote du Lac Wakatipu, un lac tellement immense que meme si beuaocup de residences de vacances et/ou secondaires ont ete construites, le lac a quand meme une immense partie sauvage. il ne fait pas tres beau mais on peut voir le potentiel enorme de cet endroit. Encore une fois, Lac + montagne = photogenie absolue...
Queenstown c'est une ville completement incroyable. Les magasins de rando et de sport d'extremes se succedent les uns aux autres. Ce a quoi tu rajoutes tous les points qui proposent toutes sortes d'excursions ou d'activites a secretion d'adrenaline. A Queenstown tu peux tout faire, sur air, mer (enfin lac), terre.
Pour ne vous citer que quelques exemples:
Terre : Rando (incontournable en NZ), escalade, moutain bike, cheval
Lac/rivieres/torrents : Fast boat, rafting, canyoning, kayak
Air : Parachute, parapente, helico, hydravion, avion, planneur, saut a l'elastique (c'est ici que ca a ete invente)
Enfin tu le veux, tu l'as...
Avec Celine on est plutot impressionnees, mais on ne reste qu'une nuit avant de repartir le lendemain matin pour notre Routeburn track. Il y a une petite navette qui nous amene au debut du track (situe tout au bout du lac Wakatipu, a quand meme une 1h30 de Queenstown... Je vous ai dit qu'il etait grand ce lac...)
Ici c'est incroyable, car les distances sont courtes, mais t'en as rarement pour moins de 2h de route, et c'est normal. Et 2h de route c'est considere comme etant "pas loin". Par exemple, beaucoup d'excursions pour Milford partent de Queenstown, et c'est quand meme a bien 4 ou 5h de route. C'est un peu comme si les gens dormaient a Belfort pour aller visiter Paris dans la journee...
C'est un peu bizarre quand on y pense avec nos yeux de francais... Mais les routes sont tellement magnifiques que finalement tu finis par adorer le bus...

mercredi 23 décembre 2009

Joyeux Noël !!!!!

Bon ben demain en route pour Queenstown, donc je ne serai plus en ligne pendant quelques jours, au moins le temps de la rando...
Avec Céline on va aller fêter Noël avec nos boîtes de thon et notre ersatz de saucisson (parce que le Justin Bridou ici t'oublies...) à je sais pas combien de mètres d'altitude... On est pas des suiveuses nous, on fait pas de la dinde à Noël et un repas de famille, on se démarque de la masse nous :)
En parlant de Noël d'ailleurs, on m'avait demandé comment c'était ici... Ben ici Noël c'est juste complètement inapproprié et pas adapté... Tout est fait pour et a été fait par l'hémisphère Nord en plein froid hivernal. Et ici, il fait peut être pas 40° mais il fait suffisamment chaud pour que Père Noël tombe la veste. Et même la barbe en fait. Il ne reste souvent plus que le "bonnet" et le short. L'autre jour, j'ai vu Père Noël débraillé faire du scoot :)
Les vitrines du grand magasin Ballantynes, l'équivalent de nos Nouvelles Galeries mettent en scène des petits contes de Noël qui ne s'inscrivent pas du tout dans le décor. Avec une musique aussi complètement déplacée, car on verrait mieux les Beach Boys que les Carols singers.
Pour ce qui est de la préparation dans les foyers, chaque maison a son sapin, et souvent aussi ses chaussettes devant une cheminée éteinte. Il y aussi de la nourriture typique, genre ces petites "Christmas mince pies" (petites tourtes aux fruits secs) et autres, mais tu n'as pas tant de plaisir à manger ses trucs super caloriques quand dehors il fait beau...
J'ai retrouvé aussi nos gâteaux alsaciens au supermarché. Hors de prix. Heureusement en fait qu'il ne fait pas froid dehors, sinon j'aurais dépensé 40kiwi$ pour avoir mon Christollen :)
Enfin, avec Céline je crois qu'on ne se rend pas bien compte que c'est Noël, quelques décorations perdues nous le rappellent, ainsi que les dates sur nos réservations, mais sinon, on a beaucoup de mal à réaliser que demain en France, ils ouvrent les cadeaux...
Enfin en tous cas, je souhaite à tous mes lecteurs chéris un merveilleux Noël!
On aura le temps de se reparler je pense avant Nouvel An.

lundi 21 décembre 2009

I love mini penguins

Avec Céline, on est finalement parvenue à se concocter nos petits plans de vacances. Pour être honnête, ça nous a pris quand même un peu de temps et beaucoup de recherche sur internet, pour voir ce que l'on veut voir et rester dans un budget raisonnable... Parce que la Nouvelle-Zélande est en effet moins chère que la France dans la vie quotidienne, pour les gens qui y habitent, mais pas vraiment toujours quand il s'agit d'attractions destinées à des touristes venant de pays à fort pouvoir d'achat...
Du coup si tu ne fais pas attention, et que tu ne recherches pas l'option que le kiwi de base prendrait tu peux te retrouver à dépenser beaucoup, beaucoup... Bon des fois tu n'as pas le choix non plus...
Donc finalement voici un résumé du programme des vacances de Noël:
Le 24 : trajet en bus à Queenstown (la route est somptueuse paraît-il) - Nuit à Queenstown
Le 25 : En route pour Routeburn - Nuit dans un refuge
Le 26 : Routeburn Suite - Nuit au refuge
Le 27 : Routeburn Fin - Nuit au Lac Te Anau dans le Fjordland
Le 28 : Repos : découverte au lac Te Anau - Nuit à Te Anau
Le 29 : Croisière à Milford Sound (les prix du kayak c'était du moquage de tête... Pour le coup mieux vaut prendre le bateau à touriste 3 fois moins cher) - Nuit à Te Anau
Le 30 : Direction Queenstown où on va rester 2 nuits de plus, nouvel an y compris, et activités d'extérieur à définir
Le 2 : Retour à Christchurch.
Et là on avait un blanc. Je retourne bosser le 5, et nous n'avions pas de plan défini pour le 3 et le 4. Ce serait quand même bête de ne pas utiliser à fond les vacances qui me sont offertes. Et en plus, dans notre histoire, nous n'aurons pas vraiment vu la mer, car les plages les plus belles et connues de l'Abel Tasman Park sont à plus de 1000km de là.
Et dimanche matin, nous étions invitées à un brunch chez des amis kiwis... (Qui habitent dans une petite maison paradisiaque, ils avaient dressé pour nous la table dehors, en plein soleil, sous la vigne, avec de délicieux mets qui nous attendaient...)
Ces kiwis adorables sont en fait très amateurs d'activités en extérieur, et ils nous suggèrent alors un truc absolument super dans la banks peninsula, qui ne coûte quasiment rien.
Je tombe immédiatement amoureuse de l'idée, et Céline ne sera pas trop dure à convaincre :)
Dans la Banks Peninsula, juste au Sud de Christchurch, il y a une petite baie appelée la "Flea Bay", pas très loin d'Akaroa dont je vous ai déjà parlé. Un couple propose en fait de venir vous chercher à Akaroa vous conduire le long de paysages volcaniques, vous faire marcher dans des rainforests avec des cascades sublimes, vous montrer les animaux marins, et alors le most du most qui m'a complètement séduite, aller voir les petits pingouins !!!! En fait ce couple s'occupe depuis 20 ans de la protection des mini pingouins de la Flea Bay (aussi appelés pingouins pygmés), apparemment l'une des plus grosse colonie de mini pingouins de la Nouvelle-Zélande !! Trop trop chous !! Allez voir leur site (au couple, pas aux pingouins). L'excursion propose aussi la nuit en habitation écolo (Ils poussent jusqu'aux toilettes sèches...) à côté de la colonie et d'une plage où l'on peut aller se baigner (en théorie, mais tu risques d'y perdre quelques orteils). Et en plus de ça, on va pouvoir faire du kayal de mer, dans de l'eau turquoise !!
Et tout ça pour un prix tout simplement dérisoire, trop le bon plan !! Et j'en reviens pas, depuis le temps que je vous parle des pingouins, je vais enfin aller les voir !! Il paraît qu'il y en a aussi à l'Antartique Center (un centre qui montre aux touristes la vie en Antartique) à Christchurch, mais l'entrée est très très chère... Et les pingouins y sont en captivité, en fait il s'agit surtout apparemment de pingouins en réparation...

samedi 19 décembre 2009

Les port hills...

La semaine prochaine on part faire du tourisme dans le sud de l'île. Et comme on vous l'a raconté, on a réservé le chemin du Routeburn (un des plus beaux du monde !!), rando de quelques dizaines de kilomètres et de quelques jours de marche. Dans la définition néo-zélandaise d'une randonnée, ce sentier est noté easy-medium.
Mais bon on est en Nouvelle-Zélande... Easy chez eux c'est 10000m de dénivelé, comme ils naissent tous avec des petites boots au pied...
Cette semaine, une collègue super sportive m'a confirmé que ce n'était pas une petite promenade du dimanche en tongs (alors une petite promenade du dimanche en chaussure de marche :) ? ) et que c'est pas mal de s'entraîner un peu avant. Du coup elle m'a suggéré des petits sentiers à faire dans les Port Hills, les collines au Sud de Christchurch. Les collines s'élèvent à environ 500mètres max, mais tu pars du niveau de la mer. Elle m'a même imprimé des cartes, pour me surligner toutes les ballades possibles. Super cool, c'est vendu.
Donc du coup, aujourd'hui c'est ce qu'on a fait.
On avait opté pour partir de Lyttleton, aller au sommet, longer la crête et redescendre sur Sumner. On pensait pouvoir aussi prolonger jusqu'à Taylor Mistake / Godley Head mais ce n'était pas possible car on était parties trop tard.
Le bus est assez chargé... En fait le 28 qui va à Lyttelton s'arrête aussi à la Gondola, une attraction touristique qui propose de faire l'ascension que l'on va faire, mais en télécabines... Du coup le bus se décharge de moitié à la Gondola. On arrive à Lyttelton, et maintenant l'histoire c'est de chercher les sentiers... On se dit que de toutes façons il faut qu'on monte. Donc on commence à monter. Et ça grimpe... ça grimpe bien. On arrive enfin alors à l'entrée du sentier, très bien indiquée. 1km restant pour arriver au sommet. 40minutes de montée. Et comme des nouilles on était sorties la veille avec Céline, je vous promets qu'en 10minutes, les toxines étaient toutes sorties de notre corps :)
En tous cas, la vue vaut le coup, Lyttelton est trop joli vu de haut, et les paysages changent au fur et à mesure qu'on grimpe, on voit un gigantesque paquebot amarré au port, on voit aussi toutes les collines de la banks peninsula en face, et l'eau turquoise qui enthousiasmera follement Céline. C'est vrai que l'eau est d'une couleur peu commune.
On arrive finalement au sommet, du sommet on peut voir ou la baie de Lyttelton au Sud, ou Christchurch au Nord. Normalement on pourrait aussi voir les Alpes, mais malgré une journée splendide, la visibilité n'est pas excellente au loin.
On continue alors à marcher le long de la crête puis sur le versant Sud, bien arrosé, avec ses petites forêts. Les paysages sont vraiment chouettes et variés.
Au bout d'un moment on arrive dans une immense étendue beaucoup plus sèche, plus couleur paille que verdoyante. En tous cas, ce sentier nous en met plein la vue... Difficile de réaliser que j'ai la chance d'habiter si près de cette beauté !
Après quelques heures de marches (et beaucoup de pauses photo), on redescend en direction de Sumner, impossible de faire la pointe aujourd'hui sous risque de se retrouver à finir à la frontale... qu'on a pas...
La descente est un peu moins jolie car on doit longer la route à quelques dizaines de mètres. Et on commence à avoir un peu mal aux pieds de descendre. On arrive à Sumner (magnifique banlieue de Christchurch, trop jolie, splendides villas), et dès que l'on pose le pied sur le macadam on se met à avoir super faim, mal aux pieds et vouloir un bar-resto pour se poser! C'est fou comme le cerveau peut associer macadam = confort, manger.
Sumner semble ne plus en finir, on arrive du fond de la vallée, la carte représente un village de 500mètres de long, mais la mer nous semble si loin !!! On rêve juste de pouvoir enlever nos chaussures à mettre nos pieds dans le sable... Finalement après uen quête sans fin dans Sumner, on entend les vagues, trop bien !!
Mais l'eau est trop gelée pour espérer faire quoique ce soit sans combi... Mais enlever ses chaussures et marcher dans l'eau c'est vraiment le pied...
Et 400mètres après, boire une bière fraîche, au bord d'une plage de sable fin, avec un doux soleil du soir, les pieds nus, c'est vraiment mais vraiment le pied.
Et si vous rajoutez encore à manger, alors là Sumner c'est le paradis :)
Excellente journée, et maintenant on est trop pressées d'être la semaine prochaine !!!! Et vous noterez qu'on s'est préparées comme des vraies pros :) (ça va être trop galère Routeburn !! La misère, on va mourir! On va pleurer notre mère !!!je veux pas y aller en vrai !!!)

mardi 15 décembre 2009

L'organisation des vacances de Noël... Les dos et les don'ts....

Je crois qu'il y aura surtout des don'ts, en gros ne faites pas comme nous :)
Céline a donc atterri vendredi dernier pour passer les vacances de Noël ici. On a décidé complètement à "l'arrache" en fait, il y a quelques jours que ce serait cool qu'elle vienne wwoofer dans le coin (Le principe du wwoofing, c'est en fait de travailler quelques heures par jour dans une ferme bio en échange du couvert et du gîte. Tout le monde y gagne dans l'affaire, tu découvres le pays et une nouvelle culture gratos et ton patron n'a pas à payer quelqu'un pour faire son boulot. Excellent concept) et qu'on passe les vacances de Noël ensemble.
Et voilà donc 2 happy shinny filles qui commencent pleines d'enthousiasme (et d'illusions) à prospecter sur comment organiser leurs 10 jours de vacances...
Après un petit sondage auprès de mes collègues, quelques destinations (Ile du Sud seulement - Impossible de faire Nord et Sud en 10 jours) semblent sortir du lot. Plus belles que les plus belles. Et les palmes d'or des inévitables de l'île du Sud vont à:
- Milford Sound, paysage féérique de fjord
- La côte ouest sauvage et ses plages de sable volcanique
- Queenstown et ses paysages alpins (+ Lac)
- L'Abel Tasman parc et ses plages de sable doré (vers Nelson)
Le problème c'est que (je vous conseille d'ouvrir google map):
Christchurch - Queenstown c'est environ 500km
Queenstown - Milford Sound 300km (même si c'est sur les cartes à 10km à vol d'oiseau.... Faut tout contourner les lacs et montagnes...)
Milford Sound - Abel Tasman Park 1200 km...
Et en Nouvelle-Zélande 100km, c'est loin de représenter une heure de route...
Pour vous donner une idée le bus de Queenstown à Nelson met environ 18h pour 900km...
Bref si on veut s'en tenir à notre parcours, ça représente beaucoup de kilomètres (= fatigue), beaucoup d'étapes (= impossible de rester plus d'une nuit quelque part) et donc en conclusion pas forcément un bon plan...
Il faudrait pouvoir zapper des morceaux par avions. Il faut savoir qu'en Nouvelle-Zélande il y a énormément de lignes internes entre toutes les "grandes" villes (comprenez "village de plus de 3000 habitants") comme l'avion est l'un des seuls moyens de transport possible. En général les vols sont très abordables sauf les liaisons transversales genre Queenstown-Nelson, généralement plus chères car moins fréquentées, et en gros evidemment, Queenstown - Nelson, c'est celle qu'on voudrait prendre...
On commence quand même à lister ce que l'on désire faire à tout prix et regarder où ça nous amène. Notre but n'étant pas de louer une voiture, s'arrêter prendre une photo tous les 100km et dire qu'on a vu l'île du Sud...
Le sud de l'île du Sud nous semble indispensable. En fait Céline a lu quelque chose sur l'une des plus belles, si ce n'est la plus belle randonnée au monde (rien que ça). Le Milford Sound Track. 50km (4 jours de marche) de beauté à l'état pur (les photos du site parlent pour elles-même).
En fait le gouvernement a défini quelques randonnées absolument sublimissimes à protéger et encadrer. Ces randonnées sont clairement définies et des refuges ("huttes") sont mis à disposition des randonneurs tout au long de la piste. Pour pouvoir avoir la chance de faire cette randonnée, il faut réserver sa place dans la hutte. Seuls un certain nombre de départs par jour sont autorisés afin de préserver le côté sauvage de la randonnée. Et le camping sauvage est strictement interdit pour préserver l'environnement.
Donc nous voici toutes excitées avec Céline à l'idée de faire la randonnée la plus belle du monde !! Et là nous commençons gaiement à nous faire notre petit film de vacances.
1. On vole à Queenstown, c'est la Nouvelle-Zelande c'est pas cher
2. On fait le Milford Sound Track
3. On passe quelques nuits à Milford Sound tranquille
4. On repart sur Queenstown (the place to be) pour y passer Nouvel-An
Et puis on se fera l'Abel Tasman Park une autre fois.
Et je peux vous dire qu'on était fières de notre plan... Il y en a qui mettent 1 an à organiser leur voyage, et nous en 2 heures, bam, c'est réglé. Si ça c'est pas la classe !
Sauf que.....
Sauf qu'après quelques recherches:
- Queenstown - Christchurch la veille de Noël, c'est pas donné...
- Les prochaines disponibilités pour faire le Milford Sound Track, c'est en..... Avril 2010... Des touristes du monde entier réserve leur place des mois à l'avance pour caser cette randonnée dans leur semaines de vacances
- Milford Sound, c'est pas une ville, même avec la définition néo-zélandaise du mot ville... que 170 habitants, une auberge de jeunesse et un café, impossible de dormir là bas
- il semblerait qu'on ne soit pas les seules à vouloir se faire le Nouvel An à Queenstown. Et que des milliers d'autres touristes ou autochtones aient eu aussi notre idée originale géniale...
Bref, c'est un peu la loose...
Finalement on se réoriente sur le Routeburn Track, encore libre à Noël, qui est un chouilla moins populaire et mondialement connu que le Milford Sound Track, mais serait apparemment encore plus beau... Ce qui a été confirmé par une de mes collègues... Bon, la 2ème rando la plus belle du monde, c'est pas si mal non plus....
Donc arrivée à Queenstown le 24 (en bus finalement - 8h mais il paraît que la route est sublime - et 23kiwi$ ou 11euros c'est imbattable...), départ pour la rando le 25, fin de la rando le 27, acheminement vers Te Anau (l'étape à mi chemin entre queenstown et milford sound), bonne nuit à Te Anau, aller-retour vers Milford dans la journée du 28, re-nuit à Te Anau.
Et après incertitude... Mais on va déjà booker tout ça :)
Peut-être Manapouri à défaut (lisez le à haute voix....) , fallait que je le case ce nom, "Manapouri"... Et comme on est très bêtes parfois, je crois que la blague nous a fait la soirée.
"- T'as fait Nouvel-An où ? - A Manatoutpouri" :)
Il nous en faut peu....

samedi 12 décembre 2009

Les carrots cupcakes...

Juste un petit post pendant que Céline est dans la Salle de Bain pour vous dire que dès que j'ai un moment je vous apprends à faire ces délicieux petits cupcakes à la carotte... Succulents quand ils sortent du four, et toujours aussi moelleux le lendemain. Si fondants et parfumés...
Je les ai amené au travail pour recevoir un jugement de professionnels des cupcakes et le verdict était unanime, 10/10 ! Et maintenant je crois même qu'ils ont pris ça pour acquis... Que tous les jours ils allaient avoir leur petit goûter... :)
La semaine prochaine je pensais essayer le cupcake chocolat, frosting ganache, ou le cupcake-cheesecake, coulis framboises... Ciel je suis en train de me transformer en la Martha Stewart néo-zélandaise !

Vous en rêviez, la recette est arrivée !!!
Déjà, il faut que vous investissiez dans ces petits moules en papier sulfurisé qui garantissent le moelleux du pourtour... Et puis aussi dans des plaques de moules à cupcakes rigides dans lesquels vous mettrez les petites caissettes en papier sulfurisé.
Maintenant entrons dans le vif du sujet...

Ingrédients (pour environ 24 moyens cupcakes):
Je m'excuse c'est en unités pourries...

1 pound de carottes râpées grossièrement (=500 grammes environ)
3 oeufs
1/3 cup de babeurre
2 cups de sucre roux
1 cup 1/2 d'huile végétal
3 cups de farine
1/2 de raisins blonds
bicarbonate de soude, levure, sel
Vanille, cannelle, clous de girofle, gingembre

Et pour le frosting:
12oz de cream cheese (équivalent au St Moret je dirais)
1 cup de beurre
4 cups de sucre glace

Alors je sais les cups et les oz c'est la loose.... Au début je croyais que ce serait pratique, tu trempes directement dans les ingrédients tes cups.
Mais avec le beurre, tu fais quoi.... ? En plus mon internet ne marchait pas donc c'était bien la misère...
Du coup je demande à une nana bien portante au supermarché combien fait une cup de beurre, et elle me répond que je peux mettre largeos une bonne grosse moitié de la bûche de 500grammes car de toutes façons, il n'y a jamais trop de beurre dans le glaçage... C'est une règle comme une autre :)
Et pareil avec les oz... Pourquoi ils mettent les doses en oz si tout au supermarché est marqué en gramme :( ? En gros 250 grammes de cream cheese c'est 8oz qu'on m'a dit....
Bref cet aparté terminé, passons aux instructions.

Les cupcakes:
Mélanger tout le mouillé : les carottes, avec les oeufs, l'huile, les raisins, le babeurre dans un récipient.
à part mélanger tout le sec.
Incorporer le sec dans le mouillé.

Remplir aux 3/4 les caissettes, faire cuire environs 20minutes à un peu moins de 180°. Ils doivent être bronzés et la pointe du couteau ressortir sèche.

Le frosting:
Bon alors lui je l'ai complètement raté... (Fourchettes en plastique oblige...) Rien ne vaut un bon batteur électrique !
En gros battre le beurre mou avec le cream cheese jusqu'à obtenir une consistance souple, et SANS grumeau (contrairement au mien que je n'ai même pas osé tartiner sur les cupcakes de la photo tellement il était moche...)
Rajouter le sucre glace tamisé progressivement.
Et vous pouvez tartiner le dessus des cupcakes (froids) !!

Bonne réussite !!

mercredi 9 décembre 2009

Le blog reçoit sa première guest !!

Vous aurez sûrement noté un changement récent dans le titre de mon blog... Après toutes ces embrouilles d'appart, en effet, je tiens à vous annoncer une super nouvelle. Céline arrive après-demain pour vivre avec moi pendant un moment !
Au programme, fêtes de fin d'année ensemble, et tourisme !! En Nouvelle-Zélande ils ont ce truc fabuleux que quand un jour férié tombe un samedi ou dimanche ils le bougent au lundi. Du coup j'ai 4 jours à Noël, plus 4 jours à Nouvel-An, et si je rajoute que 3 petits jours de vacances, j'obtiens 11 jours de tourisme avec Céline !!!
On va sûrement se faire l'île du Sud (un road trip :) car en 10 jours pas le temps de faire les 2, et l'île du Sud est apparemment la plus belle...
Donc je pense que pendant un moment, les "je" de ce blog vont se transformer en "on" !!

Le côté obscur de la force... Fin...

Ce matin c'était ma médiation... Le principe de la médiation est donc de discuter afin de trouver un accord entre le propriétaire et le locataire. Un médiateur est aussi présent pour temporiser et rappeler les lois. Il ne prend pas parti mais essaie d'encourager le dialogue. Il paraît que 90% des cas sont réglés lors de la médiation, et ça permet donc de désengorger le tribunal.
Donc mon rdv était fixé à 10h au building du DBH. Il est prévu que mon manager passe me prendre à 8h30, qu'on file voir mon ancien appart, puis qu'on aille à la médiation ensemble.
Quand le réveil sonne, je sens que ça ne va pas être une bonne journée. J'ai plutôt mal dormi, à cogiter sur ce que je pourrai dire. à peaufiner mes arguments. Bref, pour ceux qui me connaissent quand j'ai mal dormi, la journée va être longue...
Je me prépare en vitesse puis descends attendre mon manager sur le bord de la route. Au passage, juste pour le clin d'oeil, c'est plaisant de pouvoir attendre sur le bord de la route sans que les voitures ralentissent pour demander combien je prends...
Les minutes passent et toujours pas de manager. Je commence à flipper. 9h00 arrive et sans nouvelle, je décide de rentrer chez moi pour regarder les bus. Suis un peu deg mais je n'ai pas d'autres options.
à peine rentrée, mon manager sonne et s'excuse du retard, il était pris par le boulot. D'un coup mon moral remonte. On file à mon ancien appart, et je dois avouer qu'à chaque fois que je repasse dans le coin je me demande comment j'ai bien pu habiter là. Maintenant que je sais comment c'est je vois les choses bien différemment...
Bref on ne s'attarde pas, je sens que mon manager est un peu sceptique et doit se demander ce qui a du me passer par la tête pour prendre un appart ici. C'est vrai que quand on sait, ça semble évident de ne pas habiter là, mais je crois que quand tu es fraîchement débarquée dans un nouveau pays tout enthousiaste, je suis désolée pour l'expression, mais en gros tu vois pas trop la merde qui t'entoure...
On arrive au lieu de Rdv un peu en avance et là ma proprio débarque. Fidèle à elle même... Mon manager utilisera l'expression plus tard de "mutton dressed like lamb" pour la qualifier... Pour vous la décrire c'est une femme extrêmement extravertie et bling bling, la 60aine voire plus, habillée comme une pin up des années 40, cheveux rouges et maquillée à la truelle. Et vas-y qu'elle "darling" tout le monde. Moi y compris, et ça m'agace.
On passe dans une petite salle et là le cirque commence. En gros je n'arrive pas à en placer une. Elle parle fort, dit que des choses fausses qui la présente sous un jour délicieux, et impossible de l'interrompre. Parfois elle reprend un micronième de seconde son souffle pour remettre son haut en place qui tombe et laisse apercevoir son soutien-gorge au grand bonheur de mon manager (2nd degré) qui semble excédé aussi.
Et là heureusement, mon manager demande un temps mort. Et que ma proprio quitte la pièce. Ce qui je suis sûre l'a énervée au plus au point, mais elle l'a bien caché sous ses 3 tonnes de fond de teint et sa fausse sympathie.
On discute avec la médiateur, et en gros je me rends compte que je n'ai pas trop le choix. Si on n'arrive pas à un accord, je devrai me présenter au tribunal, avec un dossier solide, et apparemment le tribunal tranche rarement en faveur à 100% d'un côté ou de l'autre. Et ça prendrait 10jours de plus (à donc continuer de payer le loyer). Apparemment décembre est une période de location creuse, donc ils ne m'accorderont probablement pas le droit de juste rendre les clefs et partir.
Bref il ne me reste plus qu'à accepter l'offre de ma proprio. Car si je l'énerve elle peut se rétracter. En gros c'est ou je trouve quelqu'un, ou elle encaisse ma caution de 3 semaines. En même temps, quand on relativise ça me fait perdre "que" 765kiwi$ (380€) comparé à 4000kiwi$ (2000€)...
Donc voilà en gros comment s'est réglée l'affaire. La médiation n'était pas du tout ce que je pensais que ce serait, et je ne trouve pas ça très juste de devoir payer alors que j'ai été trompée sur la marchandise mais en attendant j'ai retrouvé ma liberté, un super appart, dans un super quartier. Et finalement ne plus être inquiète et être heureuse ça n'a pas de prix....

mardi 8 décembre 2009

Le côté obscur de la force... Suite...

Mon audience est demain, et je dois vous avouer que je flippe un peu... Dans l'histoire, si le pire se produit je perds 2000€... En gros le prix à payer pour être en sécurité...
Théoriquement, le principe de la médiation c'est de couper la poire en 2. Entre ce que le proprio veut (2000€) et ce que moi je veux (Ne rien leur devoir). Donc en tous les cas je risque de perdre de l'argent même si j'estime ne pas le mériter. L'histoire est de savoir combien...
Fin de la semaine dernière, les gros titres du quotidien local c'était "un homme à poil s'échappe d'une maison en feu"... Une maison a pris feu en plein milieu de l'aprem et aucunes des personnes sauvées par les pompiers n'était "en état de prendre soin d'elle-même", car ils étaient tous complètement drogués quand le feu c'est produit.
Et c'était à... 300 mètres de mon ancien appart...
Apparemment ces dernières années une drogue ravageuse a fait son apparition en Nouvelle-Zélande, où seules les drogues douces comme le cannabis étaient répandues. Ils l'appellent le "P", c'est le petit nom néo-zélandais pour la méthamphétamine. Et je pense que c'était sans nul doute très répandu dans mon ancien quartier. On m'a dit que certaines personnes auraient trouvé un moyen de la synthétiser à partir de certains produits anti-grippaux, je regardais par curiosité le site de la police car tout ce qui a trait à la Nouvelle-Zélande m'intéresse, et ils donnaient quelques indications pour savoir si on habitait à côté d'un labo clandestin. L'une d'entre elle était "vos voisins ont toujours les rideaux fermés, nuit et jour" suivi de "le gang dont on ne dira pas le nom est le principal fournisseur de P"...
Je préfère m'imaginer qu'ils avaient décidé de se faire un home cinéma...
Enfin, je crois que ce côté de la Nouvelle-Zélande m'a vraiment surprise. Je suis arrivée ici peut-être un peu trop naïve, et avec l'esprit français. Loin d'imaginer que c'était la zone à 200mètres des attractions touristiques. Je sais pas mais à Stras, là où Perrine habite vers la cathédrale c'était the-place-to-be... Ben pas ici...
Mais maintenant j'ai appris, et puis ça me permet de vraiment apprécier là où j'habite à présent. De me rendre compte à quel point je suis une privilégiée de la vie...
Je vous dirai comment l'audience s'est passée demain... Merci en tous cas pour tout vos messages de soutien...

jeudi 3 décembre 2009

Le côté obscur de la force... Explications...

C'est tombé aujourd'hui, mon audience est fixée à mercredi prochain, là je serai fixée sur mon sort...
Bon je sens qu'il faut que je vous explique. Et je pense aussi que c'est une aventure qui est intéressante pour tous les français qui lisent ce blog et qui souhaiteraient s'expatrier un jour. Déjà je tiens à rassurer tout ceux qui me connaissent et m'aiment, je reçois les clefs de mon nouvel appart demain après le boulot.
Donc voici l'histoire...
Tout a commencé en octobre, quand j'ai décidé de prendre cet appart. J'avais des objectifs assez clairs, je cherchais quelque chose de central (pas de voiture), chaud, lumineux, meublé, pas hors de prix, avec un petit jardin et pas craignos. à Christchurch, le centre-ville est délimité par les 4 avenues: Moorhouse Av au Sud, Fitzgerald Av à l'Est, Rolleston Av à l'ouest et Bealey Av au Nord. Tout ce qui est inclus dans ces avenues est considéré comme "City Center". Donc l'idée était de trouver un appart par là et qui réponde à peu près à mes attentes.
Ce que je pensais avoir trouvé... C'était pas méga neuf et frais et parfait, il n'y avait pas de jardin, mais je pensais que ce serait largement compensé par la présence du Parc juste à côté...
Quand j'ai visité l'appart, je me rappelle avoir jeté un coup d'oeil dans le jardin d'à côté, pas top, assez bordéliques les voisins, et je me suis alors rappelée de ce que Steve m'avait dit. Qu'il venait de passer sa journée avec son frangin à nettoyer les mer..s que ses anciens locataires (à Auckland) avaient laissées dans le jardin, et ces mer..s incluaient 43 pneus... Ne me demandez pas comment quelqu'un peut laisser 43 pneus dans un jardin...
Enfin je me suis dit que j'avais sûrement le même genre de voisins, peu respectueux de la propriété. Dans le doute, je demande à la nana de Christchurch Apartments, si les voisins sont ok parce que leur jardin n'est pas très propre, et elle me regarde comme un alien, et me répond: "tu n'auras vraiment aucun problème avec eux, tu vas être heureuse ici".
Ok... Et puis c'est vrai que c'est central.
J'emménage et au fur et à mesure que les jours passent, la pile de déchet s'accumule chez mes voisins. Ils écoutent de la musique plutôt fort en journée mais c'est de la bonne musique.
Je commence à découvrir les alentours. Et en fait je commence à ressentir un certain malaise. Le parc à côté, ben t'as pas envie d'y rester... Il y a plein de mecs vraiment bizarres qui y traînent. Qui t'alpaguent. Des mecs qui portent des doudounes même quand il fait bon. Et qui ne semblent pas avoir pris de douches depuis un moment. En fait ce parc est le repère des junkies de Christchurch et des prostituées me dit-on, avec Manchester Street. Alors que c'est genre à 200 mètres du Centre-ville. Ok... Bon c'est pas une bonne nouvelle, ça veut dire que dès que je vais vouloir sortir, je vais devoir être accompagnée. Et ça veut dire aussi que byebye le parc et glande dans l'herbe.
Souvent même en rentrant du travail, je passe à côté de mecs sans plus aucune dent, qui semblent errer sans but dans la rue, et qui vont m'alpaguer pour me raconter des trucs, que je ne comprends bien évidemment pas. En général je m'en sors avec une pirouette "je suis française je ne vous comprends pas". Mais la situation ne me met pas à l'aise, qui sait s'il n'y en a pas un que ça va énerver un jour.
En général une fois rentrée je vérifie toujours plusieurs fois que ma porte est bien fermée. Par réflexe.
En attendant mes voisins ont commencé à se manifester de plus en plus. Il faut savoir que de tout le bloc, je suis l'une des seules à avoir une vue directe de leur jardin. Et de ce qui s'y passe.
Et il ne s'y passe pas des trucs chouettes... Des mecs bizarres y sniffent de la colle entre autres... La pile de déchet s'accumule atteignant facile 2 mètres, incluant pêle-mêle une machine à laver ou plus récemment des caddies de supermarché remplis d'ordures diverses.
Je commence à sérieusement me poser des questions, et j'ai alors la réponse de quelqu'un que j'ai rencontré. Cette maison est en gros la maison de dealers de Christchurch. Tout le monde est au courant, les autorités sont au courant, mais ne font rien.
J'en parle au boulot, et mes collègues semblent sincèrement préoccupés. Et moi aussi. Cette maison est passée de bordélique à carrément glauque.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, ça a été une nuit où j'ai été réveillée en sursaut par des mecs qui gueulaient dehors. Les murs et les fenêtres sont si fins en NZ que tu as l'impression qu'ils sont dans ta chambre. Je crois que le mot qui commence par "F" était dérivé sous toutes les formes. Et c'était effrayant. Je me rappelle avoir complètement trempé mon pyjama de sueur. Terrorisée, n'osant plus bouger et priant qu'ils ne remarquent pas qu'il y a des voisins. Je savais même pas si je devais appeler la police, en fait, je ne connais même pas le numéro. Heureusement j'ai entendu une voix étouffée d'homme à travers la cloison, mes voisins étaient réveillés. ça tombe bien car dehors on commençait à entendre des bruits de verre brisé. Je ne sais pas ce qui s'est passé et je ne veux pas le savoir. Mais le lendemain j'écrivais à ma proprio que je voulais partir de cet endroit.
Normalement j'ai signé un contrat de 5 mois, qui se finit fin mars. Christchurch Apartments m'avait expliqué que si je voulais partir avant il fallait alors que je trouve quelqu'un pour finir le contrat à ma place. Mais qu'il ne fallait pas que je m'inquiète car en général ils aidaient.
En général...
Ben là non, pas du tout...
Pour toute réponse à mon email, je reçois les 2 numéros suivants: La police, et "la brigade du bruit"... C'est pas ça que je veux. Je vais pas passer mes nuits à appeler les flics dès qu'un truc chelou arrive vers chez moi. En plus elle me dit avoir habité dans cet endroit, pendant 5 merveilleuses années, car cet endroit est tout simplement merveilleux, et qu'elle est désolée que je ne l'aime pas. Ok... ça va pas être facile... un peu de mauvaise foi aussi je dirais...
Je réexplique à ma proprio, que ce que je veux, c'est quitter cet endroit. Elle me parle alors de la possibilité de transférer mon bail vers une autre propriété à eux, mais je les ai quasiment toutes vues, et elles sont pourries, vieilles, sombres et moisies pour la plupart.
Par politesse, et pour montrer que je suis coopérative, j'accepte d'en visiter une, soit disant "délicieuse".
Évidemment c'est pas délicieux du tout. C'est vieux, tout est vieux, et froid et fissuré. Je comprends même pas comment elle peut oser dire que c'est délicieux, en France on dirait insalubre...
Bref, je lui réexpose le fait que la solution, c'est que je parte, et qu'ils m'aident à trouver un remplaçant. Pour eux, ça ne fait qu'un appart à rajouter sur leur liste d'apparts potentiellement libres et une annonce toute faite sur Trademe. Elle me promet que ce sera fait. Je suis soulagée. Je vais pouvoir partir.
Surtout que la veille, il faisait beau, et mes voisins, qui ont au préalable arraché(pas tondu, arraché) toute l'herbe sauvage de leur jardin ont décidé "d'organiser" une grosse fête dans le jardin. Ils ont rajouté des bâches camouflages pour cacher une partie de ce qui se passe. Et mis la musique à fond.
J'ai jeté quand même un coup d'oeil rapide, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas le genre de teuf où tu veux t'incruster. Tu veux juste éteindre les lumières et souhaiter qu'ils ne remarquent pas qu'il y a une nana à côté. Les invités que je peux voir sont des mecs assez patibulaires... On ne dira que ça.
Le lendemain quand j'ai fait la visite, j'en ai aussi parlé à la nana de Christchurch Apartments (une autre que la première) pour appuyer mon propos, et elle me répond: "ah oui, ces voisins, je sais j'ai essayé plusieurs fois d'appeler la brigade anti-drogue et ils n'ont jamais bougé". Cool. Donc Christchurch Apartment savait pertinemment que c'était craignos.
Les jours passent et ça s'arrange pas, j'apprends d'un mec qui a habité ici que pendant un moment il y avait un clochard-junkie dans la laverie, car il faisait chaud. Une nuit je suis étonnée de voir une étrange lumière orange envahir le salon. Mes voisins ont décidé de brûler leurs déchets en plein milieu de maisons en bois. Tout détritus confondu, plastique inclus. ça sent super bon à l'appart et c'est super rassurant.
Mes collègues en ont marre et moi aussi. Ne recevant aucun coup de fil de la proprio pour des visites et ne voyant aucune annonce arriver sur Trademe, je décide de le faire moi même.
Et c'est pas facile. Pas beaucoup de réponse, et depuis que mes voisins ont transformé leur jardin en un dépotoir glauque, les chances s'amenuisent. Pas facile de vendre un appart quand ton voisin sniffe dans le jardin d'à côté... Je suis désolée pour ceux que ça choque de lire ça, mais ici, en NZ sniffer de la colle semble assez courant...
Et la cerise sur le gâteau, ce fut quand on m'a dit que mes voisins appartenaient très probablement à un gang (mais je ne leur ai pas demandé confirmation). Le gang-dont-on-ne-dit-pas-le-nom. En Nouvelle-Zélande il y a quelques gros gangs comme ça dont le nom parle tout de suite aux gens. Celui-ci en fait partie apparemment.
Quand j'ai appris ça j'ai envoyé un sms à Steve, et 2 secondes plus tard, j'avais une réponse: "Tu prends tes affaires tu dégages, tu laisses ta caution et tu te casses, je suis désolée que tu commences à voir le côté noir de la NZ".
Ok... ça a l'air sérieux. J'envoie le lendemain un email à mon manager qui a depuis le début suivi l'affaire et m'a conseillé (il est lui même proprio), pour le tenir au courant, et mentionne donc le gang-dont-on-ne-dit-pas-le-nom. Réponse d'Auckland où il est en déplacement 2 mins plus tard: "Il faut qu'on te sorte de là ASAP !! (= dès que possible avec une connotation d'urgence)".
Le seul recours qu'il me reste c'est le tribunal. En Nouvelle-Zélande, il y a le tenancy tribunal qui s'occupe de tous les litiges entre locataires et proprios. Tout cela est géré par le DBH, une institution gouvernementale (Department of Building and Housing).
Je parle à ma proprio de mes intentions de passer à l'étape suivante. Elle me répond qu'en gros c'est comme je veux.
Donc c'est parti pour remplir en ligne mon dossier. En attendant je suis étonnée par la solidarité autour de moi. Entre les conseils pour me sortir de cette situation, les propositions d'hébergement temporaire, ou de venir avec une remorque me déménager le week-end.
Tous mes collègues semblent vraiment prendre cette histoire à coeur, et être très soucieux de ma sécurité. D'ailleurs mon manager voulait même me payer l'hôtel au frais de la société.
Je veux pas abuser non plus, et je n'ai plus beaucoup de nuits à tirer. Tant que je ne m'attarde pas dans la cuisine à regarder ce qui se passe dans le jardin, où que je ne sors pas trop ça devrait être ok... Et puis comme un pote m'a dit "ils sont dans la grande criminalité, tu les intéresses pas, ils ont d'autres soucis auxquels penser"... Je ne suis qu'à moitié rassurée...
Bref, j'ai fini de remplir ma "tenancy tribunal application" (ça coûte 20NZ$, soit à peu près 10€). J'informe ma proprio que c'est fait. Ce à quoi je reçois une réponse surprenante: "Tout ce qu'on veut c'est que tu sois heureuse, juste donne nous une date de sortie, puis je fais l'état des lieux et on résout l'affaire".
Trop heureuse j'informe tout le monde, que c'est fini, que je suis libre. Et quelques minutes après je reçois un email complètement différent. En gros elle veut que je débarrasse le plancher, puis elle fera l'état des lieux, et seulement après on entamera les négociations. Pas avant.
Là ma mâchoire tombe... Du grand n'imp. En gros elle veut relouer l'appart, et recevoir 2 loyers en parallèle. Et c'est tellement évident que ça me sidère. Mon manager me conseille alors de ne plus communiquer du tout avec cette femme et d'attendre l'audience.
Qui va donc avoir lieu en présence d'un médiateur mercredi prochain. Au pire des cas, je suis forcée de payer jusqu'en mars, mais c'est peu probable. ça voudrait dire que personne n'a été trouvé pour me remplacer et que c'est ma proprio qui a eu gain de cause. Mon manager m'a dit qu'il y avait 2 lois : La loi dans les livres, et le bon sens. Et qu'il comptait sur le bon sens, et la compréhension du médiateur.
En attendant, je crois que cette histoire m'a tellement énervée que j'ai pris en parallèle l'appart trop chou que j'avais vu. Quitte à prendre le risque de payer 2 loyers pendant un moment (ce que je ne souhaite pas). Mais comme je disais à mon manager, je suis venue en NZ pour m'amuser, pour être heureuse, voir des choses magnifiques. Pas pour avoir des ennuis, et être terrorisée chez moi quand il y a une fête sauvage dans le jardin d'à côté. Quand tu paies un loyer, t'aimes bien de sentir tout bien chez toi quand tu rentres.
Donc je déménage demain. Dans un appart trop chou. Dans un super quartier (j'ai interviewé tout le monde, et fait 4 fois le tour du pâté de maison). à 100 mètres du poumon vert de Christchurch. En plus l'appart est super mignon, sur 2 demi-niveaux. Je pouvais pas le rater. Il n'est pas meublé mais ici les meubles ça vaut pas grand chose. Et mes collègues magnanimes me donnent leurs trucs en trop :)
Donc fin de l'épisode mercredi matin, fingers crossed. Déjà c'est cool car mon manager a insisté pour venir avec moi, car il ne voudrait surtout pas que ma proprio abuse du fait que je ne sois pas familière avec les lois néo-zélandaises. Du coup il décale même son déplacement professionnel à Auckland pour être avec moi.
Dans tout malheur son bonheur, mon nouveau manager est aussi super et compréhensif que l'ancien :)

mercredi 2 décembre 2009

Le côté obscur de la force...

Suis désolée de ne rien poster de fun et nouveau ces derniers temps, mais je suis un peu en galère... Enfin ça devrait s'arranger sous peu, je suis bien entourée, et je déménage ce week-end. Du coup j'ai aussi pas mal de trucs à organiser... Et pas mal de shopping sur Trademe...
Enfin quand ce sera fini, je vous promets un article ! Sur les côtés pas si positifs de la Nouvelle-Zélande... ça fait partie des choses à savoir aussi...

samedi 28 novembre 2009

Les mecs...

Ce qui est amusant c'est que tu peux poster les photos de paysages les plus beaux du monde, dire que tu as nagé avec des dauphins, survoler la Nouvelle-Zélande en deltaplane, à la fin, tu recevras invariablement toujours des emails de tes copines : "Bon c'est bien sympa ton blog, mais les mecs, ils sont comment là-bas ?"
Du coup, après avoir fait mes recherches, me voici en train d'écrire un article sur les messieurs kiwis afin de partager avec vous mes impressions...
Évidemment ce genre d'article n'est pas à prendre comme une vérité générale, et tu trouveras toujours des kiwis qui n'obéiront pas à ce qu'ils sont censés être, mais voici notre ressenti global, à nous européennes...
Pour résumer, les mecs kiwis c'est 100% de virilité. Ils sont plutôt bien charpentés en général, avec un visage très viril (souvent ça inclue des poils), et leur attitude est très masculine. Et du coup ça transpire aussi sur leur tempérament... Ici le romantisme et la galanterie sont 2 notions complètement abstraites et par conséquent plutôt inutiles... Tu veux une fille, ben tu la prends. Tu aimes une fille, ben tu l'aimes. Et puis tu te poses même pas vraiment la question. T'es avec, t'es bien, pas besoin non plus de la surprendre tous les jours pour qu'elle comprenne !
En gros avec eux les choses sont simples. Ils ont 2 pieds sur terre.
Je le ressens aussi au travail. En Europe, j'avais pris la (mauvaise) habitude de tout avoir facilement. Comme je travaille dans un milieu masculin, ce n'était pas très difficile d'être chouchoutée. Ici t'oublies. Je dois avouer que la première fois qu'on m'a sorti un "t'as besoin de ces valeurs ? Ben pourquoi tu vas pas les chercher toi même ?", j'ai été plutôt choquée "Nan mais attend, c'est quoi ce rustre ? Il sait à qui il parle là ?? à une princesse !". Et en fait avec le temps j'ai commencé à comprendre que ce n'était pas du tout une marque de méchanceté ou quoique ce soit. C'est juste qu'en effet ils sont un soupçon "rustres". Bruts de décoffrage. Ils ne vont pas enrober ce qu'ils ont à te dire de mille fleurs et broder encore une couche autour. Ils vont droit au point.
Tout ceux qui me connaissent savent que je suis restée un moment avec un kiwi. Je me rappelle encore à quel point c'était jour de fête quand je recevais une attention spéciale, car c'était si rare. Et maintenant je comprends d'où il vient. En fait je ne peux même pas parler de surprise, mais plutôt d'attention. Parce que si tu ne suggères pas clairement ce dont tu rêves, tu peux oublier, ça n'arrivera pas. Tout simplement car ici, les mecs c'est de la virilité en boîte, qui ne se prennent pas la tête. Je pense que tu trouveras plus de kiwis le week-end à s'éclater comme des fous sur les vagues ou à se dépasser dans je ne sais quelle activité physique, que de se torturer le cerveau à discuter du dernier prix Goncourt néo-zélandais dans un café branchouille, tout en soufflant sur sa mèche qui lui tombe devant les yeux.
En gros, pour illustrer mon propos, si je devais chercher des mecs célèbres qui pourraient être kiwis je dirais:
- Daniel Craig dans James Bond. Parle peu, mais il agit et est efficace (avec les filles ou avec les méchants)
- Aragorn dans le Seigneur des anneaux. Incroyablement attirant et sexy. Et plus souvent occupé à se battre que de faire la cour. En parlant de ça d'ailleurs, il peut laisser sa fiancée se mourir d'amour dans une tour pendant des années tout en vaquant à ses petites occupations. Ben ils s'aiment, il la retrouvera quand il aura le temps. On va pas se prendre la tête non plus.
- Sébastien Chabal. Simple, droit au but. (Et poilu) Et puis il fait du rugby...
- Mike de Desperate Housewives. Sans hésiter. Le nombre de fois où j'ai reconnu mon couple en regardant Mike & Susan :)

Donc pour conclure les filles si vous rêvez du beau prince charmant sur son blanc destrier qui va vous surprendre tous les jours avec des lits couverts de pétales de roses, optez pour un Lord anglais.
Si vous voulez du mec taillé à la serpe, qu'il faudra pas em...der un jour de rugby, mais qui peut vous soulever avec un frigo par dessus, prenez kiwi.
D'ailleurs je n'arrive pas à comprendre. Si la majorité des kiwis descendent des anglais, comment ont-ils pu évoluer si différemment ? Sûrement le climat... Ou le voyage en bâteau...

Moro bar slices...

Ici les recettes de desserts délicieusement riches et sucrés utilisent souvent un ingrédient tout préparé de supermarché.
A l'image du cheesecake (souvent fait à base de digestive biscuits compactés avec du beurre), de toutes ces recettes qui utilisent du custard, toutes celles qui recyclent les barres chocolatées, des Rice Crispies, des Corn Flakes etc etc. Et la pire d'entre toutes... Les Lolly slices... Une sorte de tranche de beurre fondu et biscuits couleur caramel avec des bonbons Haribo de toutes les couleurs incorporés dans la pâte...
Ici de toutes façons, quand il s'agit de manger sucré, ils sont sans pitié... L'autre jour au boulot j'ai goûté une RockyRoad bar... En gros c'est du marshmallow, entouré de chocolat (mais genre au moins 5mm de chocolat autour) , avec des cacahouètes, et fourré confiture !! Le tout compacté dans une barre de 6cm de large sur une bonne vingtaine de centimètres de long !!
Bref, maintenant que vous situez un peu la gastronomie de Nouvelle-Zélande voici une recette de "slice" très typique... (Les slices, qui signifient "tranches" en français sont un nom général pour toutes les préparations compactées, réfrigérées et coupées en tranche).
C'est un collègue qui me l'a donnée et ça s'appelle les "moro bar slices". Les Moro bars sont des barres chocolatées iconiques (si ça se dit) de la Nouvelle-Zélande. Elles ont même leur propre Website.

Ingrédients:
2 Moro Bars (ou à défaut des Mars)
75g de beurre
1 tablespoon de sirop genre sirop d'érable (= 1 cuillère à soupe)
3 cups de Rice Crispies (1 cup = 1 volume de 240ml. Ici les ingrédients sont donnés en volume, et non en poids comme chez nous)
Du chocolat à fondre

Faire fondre les moros bars dans une casserole avec le beurre et le sirop. Rajouter les rice crispies. Compresser dans un moule rectangulaire pour que ça ne fasse que 2 ou 3 cm. Réfrigérer jusqu'à ce que ça devienne dur. Rajouter le glaçage de chocolat fondu. Découper avec un couteau chaud une fois que tout est solidifié.
Genre 10000 calories au cm2 mais je crois qu'ils se déculpabilisent avec les rice crispies qui viennent un peu aérer le tout...

Une semaine à ce régime et vous serez devenus des vrais kiwis !
En tous cas ça m'a donné envie d'essayer :)

jeudi 26 novembre 2009

Un tribute to Sponge Bob...

Alors je n'ai aucune idée de qui est la personne qui poste assidûment des commentaires bien sympa sur mon blog sous le nom de Sponge Bob, mais ça me fait bien plaisir et du coup Sponge Bob pour te remercier, voici la photo d'une vitrine d'un magasin de musique à Christchurch... Rien que pour toi... Apparemment tu n'es pas le seul à vouer un culte à ce morceau de fromage :)
J'en profite d'ailleurs au passage pour remercier toutes les adorables personnes que je connais ou pas qui postent régulièrement des commentaires, c'est un vrai régal de vous lire !

Le Cupcake parlour

Juste un petite article pour continuer ma rubrique, "les endroits gourmands où manger".
Samedi matin je n'étais pas encore à Kaikoura et je revenais d'un rendez-vous prise de tête (Voir mon prochain article "se débarrasser d'un appart en Nouvelle-Zélande"). Et du coup j'avais besoin de réconfort. Je me promène autour de Victoria Street et que vois-je ? "Le cupcake parlour".
Les cupcakes sont en fait de délicieux minicakes qui ressemblent à des muffins, mais la taille en dessous. En tous cas, le nom de l'endroit que l'on peut traduire par "le petit salon des gourmandises" me parle :) (ok bon j'ai pris quelques libertés au niveau de la traduction).
Je rentre et en fait le lieu fait petit boudoir. C'est une petite pièce, avec des tables et chaises toutes serrées et complètement déparaillées, une tapisserie vintage dans les tons roses avec des petits bouquets de fleurs tout partout, du rose encore et encore, des services à thé tout fins et pastels pour jouer à la dînette, des petits bouquets de fleurs sur toutes les tables et visiblement 2 mecs qui tiennent l'endroit...... C'est rigolo je me serais plutôt attendue à des filles, je sais pas pourquoi :)
Derrière la vitrine se trouvent les fameux petits cupcakes, aussi beaux qu'ils ont l'air bons. Le monsieur m'explique d'ailleurs les différents parfums, et me montre la dernière vitrine avec des petits cupcakes tout habillés de mille couleurs en me disant "These are the pretty ones. They are just here to be pretty".
J'opte pour un cupcake vanille avec un coeur fondant de coulis de fruit de la passion, surmonté d'une petite mousse légère et délicieuse (comme une sorte de crème au beurre améliorée), et la même chose version chocolat noir et coulis de fruits rouges... Et puis un petit thé au jasmin pour me donner bonne conscience...
Il me met le tout dans une petite dînette et je me coince entre 2 tables pour goûter tout ça...
C'est trop bon !!!
D'ailleurs la clientèle vient le confirmer ! Beaucoup de groupes de femmes / copines en fait, ça ne m'étonne pas, je crois que les femmes ont un gêne en plus qui nous attire vers les gourmandises... Et puis il faut supporter le rose et les fleurs si on veut manger ici :)
ça me rappelle le resto à Dijon qu'on adorait avec Flo "oh les filles", tout roses, avec de la nourriture pour filles. On adorait mais pas facile d'y traîner son mec, je crois que ça a fermé d'ailleurs.
Enfin tout ça pour dire que c'était tellement bon que j'ai oublié de faire des photos pour mon blog... Bon pour être honnête j'y ai pensé mais quand j'avais déjà dévoré la moitié :)
Je vais être obligée d'y retourner. Trop dure la vie !!
En plus j'ai repéré en face un autre petit salon de thé dans le même style, le "Truly Scrumptious" (ça veut tout dire). En fait c'est une boutique d'articles complètement rétro. Avec des toilettes du début du siècles, des services à thé du début du siècle, ce serait un peu tel qu'on peut s'imaginer que le Titanic était, en plus pastel, avec du rose poudré en plus et plein de fleurs et de dentelles. Et au milieu, 2 petites tables pour jouer à la poupée, et puis les petits gâteaux variés cachés sous des cloches à froufrou qui viennent se noyer dans la masse d'objets vintages. Il faut vraiment que j'essaie celui-ci aussi !!

dimanche 22 novembre 2009

Kaikoura - Part 3

Donc me voici de retour sur la terre ferme, il est à peu près 11h du mat, je dois passer à l'auberge reprendre ma caution comme je ne les avais pas vu le matin en partant.
Le plan après c'est de faire une petite marche de quelques kilomètres le long de la mer pour aller voir des vrais phoques à fourrure et bien sûr m'arrêter en chemin au "Seafood BBQ" :) Un petit bouiboui-caravane qui vend des fruits de mer super bons pas chers. Tu peux aussi très bien manger au centre-ville mais c'est nettement plus cher et tartifougné, car beaucoup plus touristique.
En fait ce que je veux absolument goûter à Kaikoura, c'est leur fameux "crayfish". C'est comme un homard avec des pinces un peu plus petites. Cet animal a d'ailleurs donné son nom à la ville: En maori, Kai = food et Koura = Crayfish.
Il paraît qu'au Seafood BBQ tu peux t'en tirer pour 20kiwi$ le demi crayfish (10 euros environs). Sounds good :)
Bref me voici partie pour ma promenade. En longeant la mer, je suis impressionnée en fait par le nombre de motels, Kaikoura doit définitivement être très populaire en été. Le front de mer est assez chouette, et tous ces petits motels extrêmement fleuris, comme d'hab. Après quelques kilomètres, et un virage le paysage change complètement. Plus aucune habitation. Que du vert, du sable, et de l'eau. En marchant je vois un gros oiseau noir et blanc en train de faire sa toilette, de loin j'ai cru (et espéré) que ce fut un pingouin. Mais ce n'en était pas un, je ne sais pas comment il s'appelle, mais ce qui est incroyable, c'est que j'ai réussi à m'approcher de lui à 2 mètres et qu'il s'en foutait, il n'a pas bougé, il continuait à se laver nonchalamment. Plutôt pas stressé l'oiseau. Je poste sa photo, si certains le reconnaissent, n'hésitez pas à partager votre savoir :)
Je laisse mon oiseau et repars en direction de la colonie de phoques. En fait je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. Je n'arrive pas à comprendre comment sur les cartes il peut y avoir marqué "colonie de phoques" à un endroit précis. Si tous les touristes y vont, les phoques devraient être excédés et déménager régulièrement. Bon on verra bien.
Sur la carte, les gérants de mon auberge m'ont encerclé le Seafood BBQ. Je suis à l'endroit indiqué, en face du sheep shearing show, mais il y a rien. Juste une petite étendue d'herbe élimée :( Il est peut-être caché ? Je fais un petit tour mais rien.... Refusant d'admettre que ce soit possible que ce ne soit tout simplement pas ouvert un dimanche je pars voir les phoques en me disant que je le trouverai sûrement sur mon retour, que je l'ai forcément manqué.
Après quelques centaines de mètres, l'expression française "ça sent le phoque" commence à prendre tout son sens, car en effet ça commence à sentir très mauvais, une odeur inédite pour moi, et je pense qu'un ou plusieurs animaux en sont à l'origine... Je suis à présent arrivée sur le supposé lieu de la colonie, il y a quelques touristes garés dans le coin, et des instructions comme quoi il faut les laisser tranquille et ne pas s'en approcher à moins de 10m.
Je regarde sur la plage rocailleuse, et il y a en effet des gros phoques dodus en train de dorer au soleil, et à première vue des touristes qui ne respectent guère les recommandations :)
à un moment un gros gros phoque (que je suppose être un mâle) semble en avoir marre de se faire flashouiller par un allemand, et commence à mollement se lever. Alors les phoques, c'est vraiment trop fun. C'est tellement grassouillet que quand il est couché, il ressemble à une outre (bien) remplie d'eau, et quand il se lève tout le gras tombe et attire la tête vers le bas. ça ressemble alors un peu aux poufs à billes que maman nous avait fait quand on était petites (d'ailleurs que sont-ils devenus.... :) ?)
Bref notre phoque importuné commence à se traîner avec difficulté vers l'eau de quelques mètres avant de s'arrêter (sûrement essoufflé), tout fier de s'être éloigné du touriste. Mais sa petite marche n'a pas eu l'effet escompté. En fait tous les touristes présents ont explosé de rire, abandonné les photos de phoques qui dormaient pour avoir le film de celui qui marche aussi ridiculement. Du coup notre phoque a fini dans l'eau :)
Je me promène encore un peu sur la plage et en fait c'est là que j'ai fait mon petit film ci-dessous.

J'étais assez impressionnée de pouvoir autant m'approcher d'un bébé avec sa maman à côté.
En fait globalement je trouve ça incroyable à quel point ils ne sont pas farouches. Ils s'en foutent complètement des touristes, en même temps c'est vrai que tous les touristes que j'ai vus étaient plutôt respectueux. Mais je suis vraiment étonnée qu'il puisse y avoir des phoques comme ça en libre service.
Bon j'ai eu mon explication plus tard au boulot (comme toujours), en fait beaucoup de touristes nourrissent les phoques... Tout s'explique :)
Je repars toute ravie d'avoir vu des phoques qui m'ont bien fait rire d'aussi près.
Sur la route je rencontre un couple de cyclistes que j'ai vu passer plusieurs fois, je leur demande par curiosité où est le seafood bbq, et pour toute réponse j'obtiens un "on le cherche aussi !!!"
Du coup, on est obligé d'admettre que c'est sûrement fermé le dimanche... Ce qui m'a été confirmé par les restes de pinces de crayfish morts trouvées sur le bord de la route. Maintenant je suis obligée de revenir à Kaikoura !!

Kaikoura - Part 2

Je n'ai pas bien dormi, je ne sais pas si c'est l'excitation ou les gro..asses bruyantes de la chambre d'à côté, ou juste le changement de lit, mais le fait est que quand mon réveil sonne, j'ai les yeux déjà grand ouverts, et l'impression de les avoir eu ainsi toute la nuit. Préparation express, je droppe les clefs de la chambre à la réception (il n'y a encore personne de réveillé, je suis la première, trop fière la fille :) puis me dirige vers le point de RdV pour aller whale-watcher.
Telle une vraie kiwie, j'attrape un café à emporter au passage, un muffin au chocolat, et c'est parti !
J'arrive aux bureaux de whale watch toute fière de m'être levée aussi tôt, puis réalise qu'en fait c'est déjà l'effervescence ici, et que je suis une des dernières à m'enregistrer ! On se refait pas...
(Par bateau, il y a environs 50 personnes, et le nombre d'expédition par jour dépend de la saison je pense, donc là il y a genre déjà une centaine de personnes). Avant même de m'enregistrer, je cours au magasin pour être sûre de ne pas oublier mes petites pillules... La nana me montre alors que ce sont des gelules "naturelles", "à partir de plantes et autres". Mais je veux pas des trucs bios naturels moi ! Je veux du bon médicament chimique efficace !! Je vous jure, les kiwis et l'environnement et tous ces trucs... Même le désodorisants pour toilettes qu'ils utilisent dans les auberges, ce sont des pshitts à base "d'huiles essentielles bio - made in New Zealand" !! Alors que chez nous, un grand coup de bombe à effet de serre Air Wick et on en parle plus !!
Donc déçue, je prends ma ridicule petite pilule bio, déjà préparée à l'éventualité de pas voir une seule baleine mais connaître par coeur la géométrie du plafond du bateau. Il y a de la mandarine dans la liste d'ingrédients... Qu'est ce que tu veux qu'une mandarine fasse contre le mal de mer ?? Enfin maigre consolation, il paraît que la mer est plus calme le matin... Et la dame me chuchote à l'oreille de me mettre à l'arrière du bateau, que c'est l'un des secrets...
On nous fait monter dans un bus qui nous amènera au bateau, de l'autre côté de la petite péninsule. C'est un petit bateau de 18 mètres environs, au peu comme le speed boat de Jersey... Snif... On nous fait nous installer dans la cabine et je me jette sur les sièges à l'arrière, les autres du groupe n'ont pas l'air stressés, mais ils vont voir... J'étais comme eux quand j'ai pris le bateau jersey-france...
Bref c'est parti à la traque à la baleine. Une petite jeune dynamique nous sert de guide, de même que 2 autres mecs "traqueurs de baleine". L'ambiance est bien sympa, la présentation que l'on reçoit y joue beaucoup.
Donc nous partons à la rencontre des "giant sperm whale" ...(= les baleines-sperme géante...) Pas très heureux leur nom, un peu la honte en fait... La guide nous explique que ce nom a été donné sur un malentendu, ils ont cru que le réservoir de liquide de 2.5tonnes qu'elles ont à l'avant était du sperme, (de quoi repeupler les océans) mais que-neni, c'était une sorte d'huile. N'empêche qu'ils n'ont jamais publié d'erratum, et que maintenant ils se traînent ce nom ridicule. En français on les appelle plus joliment les cachalots (bon c'est pas glamour non plus).
Donc le cachalot est l'animal de bien des superlatifs, l'un des plus gros mammifères carnivores au monde, des dents de 25cm (il peut avaler tout cru un grand requin blanc, d'ailleurs notre guide nous explique que c'est pour ça qu'on nage avec les dauphins, les phoques mais pas les cachalots...), et est capable d'émettre le son le plus fort de tout le règne animal: 240dB !! Plus fort qu'un énorme avion au décollage. D'ailleurs l'équipe se sert d'un hydrophone pour essayer de les localiser. Au début, ça ne donne pas beaucoup de résultats. Comme le temps est couvert en fait, les avions n'ont pas pu survoler la zone et repérer les baleines, du coup on part un peu à l'aveugle, à l'endroit où ils ont été aperçus le jour d'avant.
La mer est assez violente, et en fait je réalise que je ne me sens pas du tout malade, c'est assez incroyable !! Je suis soudainement absolument ravie d'avoir pris cette pilule magique !!
On arrive à l'endroit de "rencontre" et le capitaine coupe les moteurs. On est invités à sortir sur le pont et tout le monde doit participer à la recherche du jet d'eau qui indiquerait la présence d'un cachalot. Et là au loin, banco ! Il y en a un, le capitaine manoeuvre doucement pour se rapprocher. En fait de part la disposition de leurs yeux, il faut toujours veiller à approcher un cachalot par derrière ou par le côté. Jamais par devant ou il plonge. On est maintenant qu'à quelques dizaines de mètres. Je sympatise avec le monsieur de l'équipage qui me dit que c'est de l'arrière du bateau que j'aurai la plus belle photo de la queue quand il replongera.
En fait le cachalot plonge en général 45 à 60 minutes, et remonte à la surface 5 à 10 minutes. J'en profite aussi pour faire une parenthèse et vous expliquer comment ça se fait qu'il y a tout ça à Kaikoura. En fait Kaikoura est pile à l'endroit où les plaques continentale et océanique se rejoignent. D'où les montagnes, et d'où aussi la présence si proche de gros mammifères marins. La plaque continentale avance de quelques centaines de mètres dans l'eau avant de rencontrer la plaque océanique. Du coup la chute de profondeur est immédiate, même l'eau n'a pas la même couleur. On passe de turquoise à bleu marine. Et de quelques mètres de profondeur, à 650mètres !! Du coup les cachalots qui vivent dans les eaux profondes peuvent vraiment se rapprocher de la côte. De plus, la croute océanique à cet endroit forme un canyon, où une grande partie du plancton, source de tout écosystème sous-marin, se regroupe.
Fin de la page culturelle :)
Donc notre cachalot est là. On ne voit pas grand chose, ça dépend de combien les vagues le découvrent, mais c'est vrai que c'est impressionnant. Surtout le moment où il plonge et la queue part en l'air. Mais c'est très (trop?) court. Surtout si tu prends une photo, tu rates le moment en vrai. En plus mon appareil c'est pas la fête niveau zoom, donc la photo ne rend pas grand chose.
On apprend alors que le cachalot, c'est un "cachalot résident" (t'as les "résidents" et les "en transit"), "Manu", on le reconnaît soi-disant aux bouts de queue qui lui manque. Je demande alors à mon nouveau pote de l'équipage si ce ne serait pas un requin qui en aurait goûté un bout. Ce qui a pour effet de bien le faire rire.
à un moment quand même j'ai un doute sur le fait qu'ils aient reconnu Manu, peut-être que tous les cachalots ils les appellent Manu pour le personnaliser et que le touriste s'en sente plus proche, mais bon, va pour Manu...
Comme Manu a replongé, le capitaine décide de retourner sur la plaque continentale à la rencontre de dauphins "Dusky" pour passer le temps. En route on croise toutes sortes d'oiseaux trop funs qui volent à côté de nous. Dont les fameux albatros, qui peuvent faire jusqu'à 4mètres d'envergure !!
Et puis on commence à voir des ailerons tout autour du bateau. Le capitaine coupe les moteurs, on est invités à sortir et là le truc de fou ! On est au milieu de centaines de dauphins !! Des petits dauphins gris foncés et blancs qui s'ébattent autour du bateau. Il y en a partout ! C'est magnifique ! Ils sautent dans tous les sens, passent en dessous du bateau juste à côté de nous, tu entends même des fois qu'ils tapent sur la coque ! Ils ont super curieux et joueurs, et pas du tout impressionnés par l'homme. J'a-do-re !!
Par contre que des photos ratées, ils vont bien trop vite. Mais je vous promets que le spectacle vaut vraiment le coup !!!! Et c'est plus gratifiant que les cachalots car tu vois tout le dauphin, et ils s'approchent. Je suis absolument ravie, je ne pensais pas que les dauphins me feraient autant d'effet, je voyais ça comme le truc ringard qu'on se tatoue sur l'homoplate avec un coeur "j'adore trop les dauphins", mais en fait ce sont des petites créatures fantastiques qui ne sont pas responsables des produits dérivés qui leur sont associés.
Bref, le spectacle est follement enthousiasmant, et le mot est faible. Mais apparemment c'est déjà l'heure de retourner voir Manu qui remonte de sa plongée dans pas longtemps.
Je suis tellement ravie par ce spectacle dont tu ne peux pas te lasser, que je demande à mon nouveau pote de l'équipage si on peut pas rester un peu plus longtemps avec les dauphins. Il me répond avec un grand sourire "Darling, on s'appelle Whale Watch, pas Dolphin Watch :)".
Ok je retourne m'assoir. Tout ça pour voir un bout de queue, et un jet d'eau.
:)
Manu est en effet bien au rendez-vous !! Ce qui est rigolo, c'est le suspens, "quand va t'il replonger ?" Il est quand même cool aussi ce Manu, même si c'est vrai qu'il serait encore plus cool de sautiller comme un dauphin autour du bateau :)
Puis Manu replonge, et on doit rentrer. Sur le chemin du retour, notre petite guide nous montre des vidéos amateurs qui ont été faites depuis que Whale Watch existe, en 1987. Ce sont des vidéos d'évênements très rares et exeptionnels, genre:
Le cachalot qui sort de l'eau (vous voyez que c'est possible!), un orque qui attaque un requin, ou même un cachalot, un cachalot qui vient à la rencontre des touristes etc etc. Alors il faut savoir que quand Whale Watch a commencé, les touristes étaient... dans un zodiac !!! Du coup sur le vidéo t'entends toutes sortes de gros mots, parce que je pense en effet que voir un cachalot qui s'approche à 1 mètre de ton zodiac, ou un orque qui attaque un requin à 2 mètres de ton bateau gonflable, ça vaut son pesant de sensations fortes !!!
Enfin voilà, c'est l'heure de rentrer sur la terre ferme. Je n'ai pas été malade du tout, et je dois dire que le tour valait vraiment le coup. Je recommande vraiment à tous les touristes de faire ce tour, et d'aller voir les dauphins, car c'est assez incroyable ! La prochaine fois que je vais à Kaikoura, c'est clair j'oriente ma visite dauphin ! Et même que je vais acheter une boule à neige dauphin de ce pas !