mercredi 8 décembre 2010

Milford Track - Jour 2

Les nuits sont rudes en huttes... En general les dortoirs sont plutot grands, et il y en aura toujours au moins un pour ronfler a reveiller les morts... Autant la proximite est appreciee le soir dans le refectoire, autant dans les dortoirs c'est plus delicat...
En plus, la majorite des randonneurs se leve extremement tot. Meme si la journee typique ne compte que 6h de marche et que le soleil se couche tres tard en decembre. Franchement je ne comprends pas trop l'interet de partir a 5h du mat, surtout quand les nuages ne se levent pas avant 11h. Avec France on est dans les dernieres a partir, et le soleil n'est toujours pas au rendez-vous... Mais en meme temps, la lumiere est vraiment sympa, la Clinton River parait vert/orange aujourd'hui...
Aujourd'hui c'est la chasse aux canards. Non pas que le canard en soi soit un animal extremement exotique au meme titre que le kiwi, mais apres 1h de speech sur les canards on se sent un peu obligees d'en voir...
Les canards sont senses apparaitre vers le miles 8 ou 9, ou l'on se retrouve a nouveau pres de la riviere. Au bout de quelques miles, on apercoit alors une famille de canards, toutes excitees, on s'empare alors de nos appareils et mitraillons ces canards si rares! Avant de se rendre compte qu'a Hagley Park a cote de chez moi, il y a les memes... Mais bon c'est toujours chou.
On poursuit notre route, le debut du jour 2 ressemble grandement au jour 1. Meme rivieres, meme montagnes.
On croise des pecheurs (plein de poisson dans la Clinton River), des rangers, puis un attroupement un peu plus loin.... Des canards bleus!! Je sais pas si vous pouvez les voir sur la photo dessous.
Sinon voici un specimen en zoom.
Et oui, comme son nom ne l'indique pas, le canard bleu est plutot gris fonce. Franchement pas de quoi casser 3 pattes a un canard (haha) mais l'enthousiasme debordant de tous les touristes (dont nous) pour ce canard somme toute assez quelconque m'amuse beaucoup.
Apres quelques kilometres, on quitte la riviere pour passer a decouvert dans la vallee. Le paysage change et c'est carrement impressionnant. Vraiment beau...
Il n'a pas plu depuis quelques jours, du coup les cascades sont plus menues, mais les montagnes en imposent toujours.
Il commence a faire carrement chaud dans la vallee, les sandflies ne nous ont toujours pas quittees, et du coup on se retrouve a devoir s'etaler des couches de cremes solaires melangees a de l'anti moustique, le tout sur des bras transpirants. Une sorte de mixture a la texture pas tres agreable et qui me donne l'impression de ne finalement pas etre protegee contre quoique ce soit..
Un peu plus loin, on croise une pancarte improvisee, indiquant un point de baignade. On hesite, mais finalement on ne s'arrete pas. Ca fait un moment deja qu'on marche, et on commence a sentir nos pieds, et nos sacs. On a juste envie d'arriver.
Le sac, c'est surement le plus dur. S'habituer a etre 10kg plus lourd que normal. Le sac frotte sur mes clavicules saillantes et mes hanches. A la fin de la journee j'ai un hématome. Le lendemain on le reglera mieux, mais ca n'enleve rien au fait que les jambes sont soumises a bien plus de forces que ce dont a quoi elles sont habituees. A chaque pas, c'est un choc de plus sur les jambes et les pieds. Le pire c'est la descente. Et de loin... On en reparlera pour le jour 3...
Jusqu'a present le track a quand meme ete assez sympa avec nous. Mais quand on voit l'helico qui ravitaille les hotels de luxes, on se prend quand meme a rever...
Rever d'etre heliportees jusqu'a la Mintaro Hut, qui ne devrait plus etre si loin maintenant. Environs 2h de marche. Mais en montee. En fait il faut que l'on repasse dans la foret.
Et sur la photo du dessous, vous voyez le col? C'est Mackinnon Pass, le col que l'on passera le lendemain. La camera le fait paraitre tout petit, mais ca represente quand meme quelques heures de grimpette... 1h30 pour le jour 2, 2h pour le jour 3. Le col culmine a plus de 1100metres.
On sait que normalement aujourd'hui on est censees arriver a la borne 13 miles. Du coup, on compte les bornes. Je vous promets qu'un miles ca passe pas vite du tout... A la borne 11, nous nous enthousiasmons, et attendons avec impatience la prochaine. La borne 12. Qui n'arrivera jamais.
Psychologiquement c'est rude... On grimpe maintenant depuis un moment et on a besoin d'un encouragement...
On arrive finalement directement a la borne 13, sans passer par la 12, apres ce qui nous a semble etre une eternite. O joie, O bonheur absolu, O soulagement! On a trop mal aux pieds et aux clavicules. Avec France on sautille alors gaiement et nous nous felicitons mutuellement d'un "high-five". Mais en fait la hutte elle est pas la... Elle est apparemment 1/2 miles plus loin... Bon ca devrait plus etre si long... Nous nous trompions. Les 800 derniers metres en montee furent surement parmis les pires du track. Non pas que physiquement ce soit vraiment dur, mais psychologiquement apres 6h de marche tu aspires juste a enlever ton sac et tes chaussures. A la borne 13, ton cerveau a deja decroche. Du coup les 800 derniers metres paraissent plus longs que jamais. Ce qui est amusant c'est que ca a fait cet effet a tous les randonneurs. Exception faite de quelques warriors...
Et finalement on arrive a la Mintaro Hut... Enfin!!! La Mintaro Hut fut ma preferee des 3. Le dortoir etait assez sympa, et la configuration generale de la hutte etait top.
Et je vous dis pas quel plaisir c'est de pouvoir enlever ses chaussures et s'assoir.
Je deballe mes affaires dans le dortoir, quand un homme torse nu au physique plutot agreable qui se presentera plus tard comme etant Tom, me propose de grimper jusqu'au Mackinnon Pass avec eux pour voir "a quoi ca ressemble au cas ou il ferait mauvais le lendemain". Euh, non, pas la non, tu as de tres beaux abdos, et des pectoraux fort sympathiques mais on se verra a la hutte plus tard quand tu reviendras ok?
Il promet alors de me ramener des photos, pendant que moi, je descends au refectoire, ne rien faire avec les autres petits francais. Le plaisir de ne rien faire...
On part quand meme faire le side trip de 5 minutes aux Mintaro Lakes. Les paysages sont saisissants. Franchement, la montagne tombe vraiment abruptement, et etre a son pied te fait vraiment de sentir archi petit. Cette gigantesque masse de roche est vraiment mais vraiment impressionnante. Grandiose.
Certaines personnes trempent les pieds dans le lac, mais les sandflies ne sont jamais bien loin. Bref, retour a la hutte.
Ce soir le speech est aussi vers 19h30. Notre ranger c'est Caine. Caine ne montre visiblement pas le meme enthousiasme que Ross vis a vis des canards, mais nous met en garde contre les Keas. Ces perroquets chapardeurs des hauteurs.
Les Keas, c'est vraiment top. C'est super malin, ca apprend vachement vite, et ca a-do-re l'attention des touristes! Caine nous recommande de rentrer toutes les chaussures pour la nuit, si on ne veut pas les retrouver dans les arbres le lendemain. Qu'ils sont facétieux ces keas...
Et comme pour illustrer son speech, 2 keas arrivent sur la terrasse et commencent a jouer avec tout ce qu'ils trouvent, au plus grand bonheur des randonneurs qui les mitraillent.
Un peu plus tard dans la soiree, les keas se montrent de plus en plus familiers. Autant ils maintenaient une distance raisonnable avant, autant maintenant ils sont carrement en train de se dechainer sur le grip des chaussures de Tom alors qu'il les porte! Il s'en amuse beaucoup, mais je lui demande d'arreter de les encourager, car moi je n'ai que des Crocs, et forts de leurs succes avec les chaussures de Tom ils commencent dangereusement a se rapprocher des miennes!
Pour les photos de keas, je vous les poste demain :)

1 commentaire:

  1. Beau, beau, beau! Super!!! Paysage alpin avec vegetation très sauvage et un peu tropicale, beaucoup de fougères, il doit etre humide. Pas de photos de sandflies? Ils ressemblent aux moustiques européens où c'est autre chose? Merci bien pou récit et belles images

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